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Quand l’action façonne nos humeurs : bouger avant de le vouloir.

Comment se motiver à se bouger !? Combien de fois vous êtes vous posé cette question C’est une vérité trop souvent oubliée. On attend d’être motivé pour se mettre en action. On espère l’inspiration ou un regain d’énergie. Mais la motivation suit l’action, pas l’inverse.

Voici un éclairage surprenant.

En commençant à bouger, en faisant le premier pas même sans entrain, un déclic se produit. Le mouvement lui-même change la donne. Il réveille le corps et l’esprit. Il nous sort de l’inertie et de la passivité. Progressivement, l’humeur s’améliore.

Agir malgré le cafard demande certes un effort de volonté initial. Mais c’est le meilleur remède contre l’apathie et la procrastination. Se forcer à démarrer enclenche un cercle vertueux : l’action améliore le moral, qui favorise ensuite l’action. 

Comment se motiver à se bouger ? En bougeant, tout simplement !

Alors la prochaine fois que vous vous sentez à plat, rappelez-vous cette règle d’or. N’attendez pas le bon mood. Bougez, faites quelque chose, n’importe quoi. Votre humeur suivra et vous remerciera. L’action a ce pouvoir magique de transformer nos états d’âme.

Aller de l’avant coûte que coûte, c’est refuser de se laisser paralyser par nos bas moraux passagers. C’est reprendre la main sur notre journée et notre vie. Faire fi de son humeur, c’est s’en libérer. Alors, tous à vos baskets ! Le mouvement, c’est la clé. Comment se motiver à se bouger ? En faisant le choix conscient d’agir.

Les mécanismes psychologiques en jeu

La théorie de la dissonance cognitive

La théorie de la dissonance cognitive, développée par Léon Festinger, offre un éclairage intéressant sur le phénomène qui nous intéresse. Selon cette théorie, lorsque nous agissons d’une manière qui est inconsistante avec nos émotions ou nos croyances, cela crée un inconfort psychologique, une dissonance. Pour réduire cette dissonance, nous avons alors tendance à ajuster nos attitudes pour les rendre cohérentes avec notre comportement. Ainsi, en agissant de manière positive malgré notre humeur maussade, nous créons une dissonance qui nous pousse ensuite à aligner notre humeur sur nos actes. C’est l’action qui modifie l’émotion, et non l’inverse.

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L’effet de l’action sur les émotions

Au-delà de la dissonance cognitive, il est maintenant établi qu’il existe un lien direct et bidirectionnel entre nos comportements et nos émotions. Nos actions influencent nos états émotionnels, autant que l’inverse. C’est particulièrement vrai pour l’activité physique. De nombreuses études ont démontré les bénéfices de l’exercice sur l’humeur, via la libération d’endorphines et la régulation des neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine. Même une activité modérée comme la marche stimule ces processus et favorise une humeur positive. Bouger, c’est donc agir directement sur notre chimie émotionnelle interne.

Le sentiment d’auto-efficacité

Un autre mécanisme psychologique puissant est à l’œuvre quand nous agissons malgré notre humeur : le renforcement de notre sentiment d’auto-efficacité. Ce concept, théorisé par Albert Bandura, désigne notre croyance en notre capacité à réaliser une tâche ou à faire face à une situation. En nous mettant en action malgré notre réticence initiale, nous faisons la preuve de notre capacité à surmonter nos états émotionnels négatifs. Nous renforçons notre sentiment de contrôle et de compétence. Cette expérience de maîtrise alimente en retour notre motivation et notre persévérance face aux obstacles. Nous devenons plus résilients et proactifs.

Ainsi, plusieurs mécanismes psychologiques complémentaires sous-tendent le phénomène qui nous intéresse. La dissonance cognitive, l’interaction comportement-émotion et le sentiment d’auto-efficacité concourent à faire de l’action un puissant transformateur d’humeur. Mais notre cerveau lui aussi est directement impacté par nos actions, comme nous allons le voir.

Les apports des neurosciences

La neuroplasticité et la création de nouvelles connexions neuronales

Les avancées des neurosciences nous offrent un autre angle de compréhension fascinant. Notre cerveau, loin d’être figé, se révèle extraordinairement plastique. C’est le concept de neuroplasticité : notre activité mentale et physique façonne en permanence nos circuits neuronaux, en créant de nouvelles connexions et en renforçant ou affaiblissant les connexions existantes. Ainsi, quand nous agissons d’une certaine manière, nous modifions littéralement l’architecture de notre cerveau. En nous mettant en mouvement malgré notre humeur, nous créons et consolidons des voies neuronales associées à un état plus positif et énergique. Nous apprenons à notre cerveau de nouveaux schémas de fonctionnement. À force de répétition, ces nouveaux schémas deviennent de plus en plus automatiques, naturels. Notre humeur s’en trouve durablement améliorée.

Le rôle clé du système de récompense

Au cœur de ces remaniements neuronaux se trouve le système de récompense, un ensemble de structures cérébrales qui régulent notre motivation et nos sensations de plaisir. L’action, surtout lorsqu’elle est orientée vers un but, stimule ce fameux circuit de la récompense. Elle provoque une libération de dopamine, le neurotransmetteur clé de la motivation et du désir. Cette dopamine agit comme un puissant renforçateur : elle nous pousse à reproduire les comportements qui nous ont procuré satisfaction, malgré les réticences initiales. C’est le même mécanisme qui sous-tend les apprentissages et les habitudes.

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En nous mettant en action régulièrement, nous installons un cercle vertueux dopaminergique : l’action booste la dopamine, qui à son tour nous motive à agir à nouveau, et ainsi de suite. Notre humeur s’améliore à chaque tour de ce cycle vertueux.

Ainsi, les neurosciences confirment et expliquent les intuitions de la psychologie. Agir malgré notre humeur n’est pas qu’une question de volonté : c’est une façon de reprogrammer en profondeur notre cerveau pour le rendre plus résilient et positif. Chacune de nos actions compte, car elle laisse une trace dans notre architecture neuronale. Nous avons là un pouvoir immense : celui de modeler notre cerveau par nos choix comportementaux. Mais comment exploiter au mieux ce pouvoir au quotidien ? C’est ce que nous allons voir dans la dernière partie, plus pratique, de cet article.

Des stratégies concrètes pour mettre en pratique ce principe

Commencer par une action minime pour lancer la dynamique

Mettre en pratique ce principe d’action malgré l’humeur peut sembler intimidant au début. La clé est de commencer petit, très petit. Quand la motivation est au plus bas, se fixer des objectifs trop ambitieux est contre-productif. Il est préférable de viser une action minime, presque ridicule de simplicité. L’essentiel est de créer un premier déclic, d’initier le mouvement. C’est le concept derrière la célèbre règle des « 2 minutes » : s’engager à faire pendant seulement 2 minutes l’activité qui nous rebute, que ce soit le sport, le rangement ou le travail. Souvent, une fois les 2 minutes écoulées, on continue naturellement. Le plus dur était de commencer.

Ritualiser certaines actions pour les ancrer malgré l’humeur

Une autre stratégie puissante est de créer des rituels, des habitudes que l’on effectue de façon automatique, sans avoir à puiser dans sa volonté. En couplant une action désirée à un élément déjà rituel de notre journée, on diminue drastiquement l’effort nécessaire pour s’y mettre. Un exemple : décider de faire 10 minutes de sport juste après sa douche matinale, ou d’écrire une page de son livre dès son arrivée au bureau. En répétant ces rituels, on installe des comportements positifs sans avoir à affronter l’inertie de l’humeur.

Se fixer des objectifs et récompenses pour maintenir l’effort

Mobiliser son énergie quand le moral est bas demande un carburant puissant. Les objectifs et les récompenses peuvent jouer ce rôle. Avoir une vision claire de ce que l’on veut accomplir, et des bénéfices que cela nous apportera, est un moteur formidable pour outrepasser son humeur. Il est important de formuler ces objectifs de façon positive, en visualisant les résultats désirés plutôt qu’en se focalisant sur les aspects négatifs. Et pour chaque objectif atteint, aussi petit soit-il, s’octroyer une récompense renforce le circuit de la motivation. Cela peut être un plaisir simple comme un bon café, une pause musicale ou une séance de jeu.

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S’entourer de personnes énergiques et positives pour un effet d’entraînement

Enfin, il ne faut pas sous-estimer la puissance de notre environnement social. Nos humeurs sont étroitement influencées par celles des gens qui nous entourent, par un effet de contagion émotionnelle quasi automatique. S’entourer de personnes dynamiques et positives, que ce soit au travail ou dans sa vie privée, peut faire des merveilles pour notre propre niveau d’énergie. Leur présence agit comme un rappel constant du mode d’être que nous aspirons à cultiver. En les observant, nous apprenons de nouveaux schémas de réaction. Leur exemple a un effet motivant et déculpabilisant : si eux arrivent à être actifs malgré les fluctuations d’humeur, nous pouvons le faire aussi.

Conclusion

Au fil de cet article, nous avons exploré le fascinant pouvoir de l’action sur nos humeurs. Des mécanismes psychologiques aux rouages neuronaux, tout confirme que nos comportements influencent puissamment nos états émotionnels. Agir, bouger, créer, même et surtout quand nous n’en avons pas envie, enclenche un cercle vertueux qui transforme en profondeur notre vécu mental. Nos actes façonnent notre cerveau autant que notre cerveau guide nos actes.

Alors, la prochaine fois que vous vous sentirez d’humeur maussade, et que vous vous demanderez comment se motiver à se bouger, rappelez-vous : vous avez le pouvoir d’agir sur votre humeur en choisissant d’agir tout court. Que vous commenciez par un petit pas ou par un grand saut, l’essentiel est de vous mettre en branle, d’introduire du mouvement là où la passivité menace. Car c’est dans le mouvement que se libèrent nos plus grandes énergies mentales.

Au-delà d’un simple outil de gestion des humeurs, cette prise de conscience nous invite à un changement de paradigme plus global. Et si, plutôt que de subir nos états intérieurs, nous les modelions activement par nos actions ? Et si, plutôt que d’attendre la motivation, nous la créions par notre mise en mouvement ? C’est tout un art de vivre qui se dessine, sous le signe de la proactivité et de la résilience. Un art à la portée de chacun, pour peu que nous osions faire le premier pas. Alors, prêts à relever le défi ?

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